La mer ne l’appelle pas…


La mer ne l’appelle pas. Elle n’est pas pressée. Elle prend son temps. Elle sait qu’elle gagnera. Un jour, elle rabattra sur le rivage son corps noyé aux cheveux mêlés d’algues. Et si ce n’est pas elle qui a le dernier mot, qu’importe ! Elle fait partie d’un ensemble bien trop fort pour lui. Que ce soit le vent, la terre, le feu, ils auront sa peau, et qu’il se débatte quelques années de plus, disons 70, importe peu. Il est poussière et il redeviendra poussière. Il est cendres et aux cendres il retournera. Il se compose d’eau, et d’eau il se décomposera. Peu importe l’échéance, il ira nourrir les poissons, les vers et les arbres.

Le vent ne l’appelle pas. Il n’est pas pressé. Il prend son temps. Il sait qu’il gagnera. Un jour, il emportera son corps comme un fétu de paille du haut d’une falaise pour le précipiter dans l’abîme. Et si ce n’est pas lui qui a le dernier mot, qu’importe ! Il fait partie d’un ensemble bien trop fort pour lui.

La terre ne l’appelle pas. Elle n’est pas pressée. Elle prend son temps. Elle sait qu’elle gagnera. Un jour, elle recouvrira son corps, s’insinuera dans ses poumons et le comblera à jamais.

Le feu ne l’appelle pas. Il n’est pas pressé. Il prend son temps. Il sait qu’il gagnera.


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