Étiquette : L'homme qui mourra noyé

  • La mer ne l’appelle pas…

    La mer ne l’appelle pas. Elle n’est pas pressée. Elle prend son temps. Elle sait qu’elle gagnera. Un jour, elle rabattra sur le rivage son corps noyé aux cheveux mêlés d’algues. Et si ce n’est pas elle qui a le dernier mot, qu’importe ! Elle fait partie d’un ensemble bien trop fort pour lui. Que…

  • La lueur pâle de l’aube…

    La lueur pâle de l’aube parvient à grand peine à percer les épais rideaux et l’obscurité totale de la pièce s’atténue peu à peu. Les murs s’éclairent lentement d’une lumière d’abord froide et sans éclat, puis, à mesure que les rayons du soleil s’intensifient, le mobilier se met à briller. Discrètement, d’abord, puis avec une…

  • Au moins, pensa-t-il, au moins…

    Au moins, pensa-t-il, au moins, dans la baignoire, il n’y a pas de coefficients de marée. Dans la baignoire, c’est moi qui décide qui coule et qui surnage, pensa-t-il en surgissant hors de l’eau bouillonnante. Je suis maître de ma baignoire et des aléas qui peuvent s’y présenter. Il se hissa hors de la baignoire…

  • Jusque là, l’homme…

    Jusque là, l’homme avait toujours pensé être fait de chair et de sang. Il s’était même assez peu posé la question de savoir exactement de quoi il était constitué. Il savait bien, en théorie, qu’un être se compose en grande partie d’eau, mais surtout d’organes, de nerfs, de muscles, d’ossements, de tout un assemblage d’appareils…

  • Chez lui, …

    Chez lui, la température était identique à celle de la rue. Glaciale. Il regarda un nuage de vapeur s’échapper de sa bouche alors qu’il fermait la porte et se tournait vers la pièce plongée dans la pénombre. Rien n’avait bougé en son absence. Il se déshabilla à la hâte et se dirigea vers la salle…

  • Alors qu’il approchait du port, …

    Alors qu’il approchait du port, l’air s’humidifia et se chargea de sel. Les embruns se manifestaient olfactivement. Nulle autre trace de leur existence n’était encore perceptible. L’air sentait la mer, l’huître et les algues. L’air sentait la mer, les voiles et les récifs. La mer sentait la mort, la tombe, l’oubli, l’écueil, le naufrage, le…

  • J’ai regardé mes mains…

    J’ai regardé mes mains et je me suis dit : ça y est, je brûle, je suis en train de me dissoudre et pour rien au monde je ne voudrais que cela cesse. Pourtant, mes mains sont toujours là, mes bras intacts. Je ne brûle pas, est-ce que je flamboie ? Est-ce que les flammes…