Textes et fragments


Je me laisse emporter par le rouleau des mots, pas le rouleau compresseur, non, mais la vague qui vous happe, qui vous embarque, vous soulève, vous retourne et vous plaque sur le sable avant de vous avaler à nouveau. J’écris quand le rouleau me frappe.

N’espérez pas trop rencontrer ici de longs textes ni des textes aboutis, n’espérez pas non plus les épisodes d’une saga, ce qui ne veut pas dire qu’il n’y en aura jamais, mais attendez-vous plutôt à des fragments posés ça et là au gré du ressac de la marée, des fragments qui s’appellent de loin en loin, des fragments sans début ou sans fin, parfois sans milieu. Laissez-vous porter par les mots et les images, laissez-vous flotter.

Ps : c’est le dimanche matin à 10h00 les nouveaux textes !


  • Les bras de Sancho

    La vie de Madison avait beaucoup changé avec l’arrivée de la maladie. Tout lui était désormais difficile. Non, c’était plus que ça. Tout lui était devenu douloureux. Elle qui avait tant dansé pouvait désormais à peine marcher. Elle se déplaçait avec lourdeur, avec lenteur et chaque pas semblait le fruit d’une longue hésitation visant à…

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  • La lueur pâle de l’aube…

    La lueur pâle de l’aube parvient à grand peine à percer les épais rideaux et l’obscurité totale de la pièce s’atténue peu à peu. Les murs s’éclairent lentement d’une lumière d’abord froide et sans éclat, puis, à mesure que les rayons du soleil s’intensifient, le mobilier se met à briller. Discrètement, d’abord, puis avec une…

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  • Au moins, pensa-t-il, au moins…

    Au moins, pensa-t-il, au moins, dans la baignoire, il n’y a pas de coefficients de marée. Dans la baignoire, c’est moi qui décide qui coule et qui surnage, pensa-t-il en surgissant hors de l’eau bouillonnante. Je suis maître de ma baignoire et des aléas qui peuvent s’y présenter. Il se hissa hors de la baignoire…

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  • De la pointe de ses phalanges…

    De la pointe de ses phalanges distales, le squelette retira une rondelle de concombre qui avait glissé dans son orbite creuse. Il essaya sans succès de la replacer afin qu’elle couvrît le trou et finit, par dépit et par colère, par l’avaler. Dans la foulée, il mangea la deuxième, qui tenait, placée dans un équilibre…

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  • Jusque là, l’homme…

    Jusque là, l’homme avait toujours pensé être fait de chair et de sang. Il s’était même assez peu posé la question de savoir exactement de quoi il était constitué. Il savait bien, en théorie, qu’un être se compose en grande partie d’eau, mais surtout d’organes, de nerfs, de muscles, d’ossements, de tout un assemblage d’appareils…

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  • Chez lui, …

    Chez lui, la température était identique à celle de la rue. Glaciale. Il regarda un nuage de vapeur s’échapper de sa bouche alors qu’il fermait la porte et se tournait vers la pièce plongée dans la pénombre. Rien n’avait bougé en son absence. Il se déshabilla à la hâte et se dirigea vers la salle…

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  • Alors qu’il approchait du port, …

    Alors qu’il approchait du port, l’air s’humidifia et se chargea de sel. Les embruns se manifestaient olfactivement. Nulle autre trace de leur existence n’était encore perceptible. L’air sentait la mer, l’huître et les algues. L’air sentait la mer, les voiles et les récifs. La mer sentait la mort, la tombe, l’oubli, l’écueil, le naufrage, le…

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  • J’ai regardé mes mains…

    J’ai regardé mes mains et je me suis dit : ça y est, je brûle, je suis en train de me dissoudre et pour rien au monde je ne voudrais que cela cesse. Pourtant, mes mains sont toujours là, mes bras intacts. Je ne brûle pas, est-ce que je flamboie ? Est-ce que les flammes…

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